Historique: Si Versailles m’était conté
I HISTORIQUE
Naissance d’un cinéma.
Dans la foulée de l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII, la paroisse de Stavelot inaugure le 5 décembre 1897, le Cercle Ouvrier. Son objectif était de faciliter l’accès à l’éducation permanente et à la culture pour tous les habitants de Stavelot dont certains vivaient dans des conditions difficiles. Dans cet esprit, il va héberger différentes activités culturelles : musique, théâtre, mouvements de jeunesse, activités sociales et plus tard, une bibliothèque. Et déjà, dès janvier 1898, des « projections lumineuses » sont données au prix de 1 franc dans cette salle dite « bien chauffée ».
Mais c’est en 1913 que Charles Wibin, aidé par Albert t’Serstevens, inaugure officiellement dans la nouvelle salle du Cercle Ouvrier le «Cinéma des Familles»
, première salle de projection catholique de la région.
Voici les premiers articles concernant la naissance du Cinéma des Familles.
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Extrait du journal “La semaine” du 7-12-1913 (1° page) Extrait du journal local “La semaine” du 13-12-1913 (2° page)
(Fonds régional de la Bibliothèque de Stavelot)
Article paru dans ce même journal le 14 décembre 1913, soit une semaine après l’ouverture de ce cinéma:
1938 : Année du Jubilaire : 25ème anniversaire.
Exemple de feuillet publicitaire pour annoncer le programme du week end.
1940 – 1944 : Période de silence.
Après quatre années de guerre et d’inactivité forcée et à la grande satisfaction de tous, le Cinéma des Familles réouvre ses portes le 22 octobre 1944.
Pas pour longtemps cependant, puisque deux mois plus tard, l’ennemi réapparaît à ses portes le dimanche 17 décembre, lors de l’offensive des Ardennes. Stavelot connaît alors l’une des pages les plus tragiques de son histoire. La ville n’est plus aux réjouissances, elle enterre ses morts et panse ses plaies. Après plusieurs mois de « deuil », le cinéma des Familles réouvre le 24 juin 1945 avec un film de Pierre Richard : « Entente cordiale ».
1955 : Grandes transformations de la salle.
C’est en 1955 que l’architecte stavelotain Courtejoie est appelé à donner au Cinéma des Familles son premier nouveau look : une salle agrandie pour accueillir l’écran panoramique, des gradins pour une meilleure visibilité, de nouveaux décors, une nouvelle cabine de projection équipée d’un appareillage technique dernier cri pour cette époque, le tout ponctué d’un nouveau nom: Le Ciné Versailles.
Tout avait été étudié pour accueillir les très nombreux spectateurs qui se pressaient au guichet de la salle obscure pour venir voir le film
« La tunique » présenté en cinémascope.
1960-1995 : Des années difficiles mais riches en activités culturelles.
Après l’euphorie des années 50, le cinéma connaît des années difficiles et la désaffection du public est manifeste. La crise du cinéma s’installe un peu partout et les téléviseurs envahissent de plus en plus les ménages.
C’est en 1968 qu’une nouvelle équipe, sous la houlette de Hubert Glaude, reprend le défi de relancer les activités au cinéma Versailles. Le nouveau comité décide de faire lui-même la programmation. Le remplacement des crayons au carbone par des lampes au xénon dans les deux projecteurs, l’achat d’un grand dérouleur permettant de placer tout un film sur une bobine facilitent grandement le travail de Fernand Tombeux, projectionniste attitré. Et dès le printemps 69, le succès que connaît « Le livre de la Jungle » avec 1267 entrées, constitue un réel encouragement pour tout le monde.
De plus, l’objectif des nouveaux responsables s’inscrit parfaitement dans la continuité de celui des fondateurs : promouvoir un cinéma de qualité où des valeurs sociales et humaines sont présentes. Durant les décennies qui suivirent, le cinéma connaît des hauts et des bas. On notera cependant, en avril 1983, l’énorme succès du film E.T. avec 2.788 entrées la première semaine, ce qui constitue, encore à ce jour, le record en une semaine au Versailles.
Parallèlement au cinéma, le comité ouvre ses portes à différentes activités culturelles : L’Emulation, les Artisans, la Revue locale, l’Exploration du monde, le Ciné-Club, … y trouvent leur place. Malheureusement, la période est cruelle pour les salles uniques. Plus de 1000 cinémas ferment leurs portes en Belgique. Les grands complexes cinématographiques se développent dans les grands centres, plus modernes et toujours mieux équipés. Les spectateurs délaissent petit à petit les petites salles. Le Ciné Versailles restait en vie grâce à sa bonne gestion, à l’opiniâtreté de ses dirigeants et au bénévolat de ses membres.
Quarante ans après son « lifting » de 1955, il était temps de rendre « un coup de jeune » à ce cinéma qui, tout doucement, commençait à prendre de l’âge.
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1995 – Entrée du cinéma. 1955. Intérieur de la salle.
1996: année du renouveau.
Rendre vie à l’une des plus anciennes salles du pays, redonner l’envie aux habitants de la région de renouer avec le grand écran, telles sont les raisons qui ont décidé les responsables du Ciné Versailles à renouveler leur salle. Les travaux durent trois mois et sont réalisés en grande partie par des personnes bénévoles. Jugez-en plutôt: 270 nouveaux fauteuils, de nouveaux gradins rehaussés et élargis, permettant à chacun, et même aux enfants, d’avoir une visibilité parfaite sur un nouvel écran de 10,50m sur 4,50 m, une nouvelle décoration chaleureuse style « années 50 » , un nouvel appareil de projection et son ampoule de 3000 Watts (au lieu de 1600 auparavant), une sonorisation à la pointe avec un son Dolby Stéréo et Digital à six pistes numériques, et enfin, une entrée rendue plus attrayante. Le tout ponctué d’une programmation plus variée et plus complète.
—————————————————————————————————Entrée du cinéma.
Coût des travaux : +/- 2.250.000 FB.
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Intérieur de la salle rénovée.
2001 :
Le Prix Coq de l’exploitation du cinéma de la Communauté française attribué à Joseph Michel pour le Ciné Versailles à Stavelot.
La motivation du Jury dont le Président était Jean-Claude BRONCKAERT journaliste à la RTBF.
En couronnant ce cinéma de proximité, le jury met le doigt sur la nécessité de maintenir vivantes des petites structures capables de proposer dans leur région une programmation variée et qualitative. Le Ciné Versailles parvient à tenir le pari en gardant présent le souci de l’accueil et de la convivialité , en améliorant la qualité de la projection ainsi que le confort des spectateurs et en proposant au public une dizaine de films chaque semaine. Cette programmation étant faite en collaboration avec le Ciné Centre de Rixensart et partagée avec le cinéma le Globe de Malmedy.
Biographie sommaire.
Joseph Michel, actuel président de l’a.s.b.l. Ciné Versailles, a effectué toute une carrière d’instituteur à Stavelot. Cependant, sa passion pour le cinéma l’amènera en 1990 à faire partie de l’équipe d’animateurs. Très vite, il donna un nouveau souffle à ce haut lieu culturel connu de tous les Stavelotains.
2008 : Création de notre site internet www.cineversailles.be
Un des facteurs les plus importants pour le bon fonctionnement d’un cinéma est la diffusion de ses programmes et de ses activités diverses. Comme nous avions délaissé le journal local devenu trop onéreux, nous nous sommes tournés vers « la toile » en créant notre propre site en septembre 2008.
Dès le second mois, la machine est lancée, enregistrant 300 visites. Un an plus tard, 1200 visiteurs par mois ouvrent nos pages. Quelques modifications dont l’ajout des synopsis et des bandes annonces pour chaque film permettent aux spectateurs de recevoir le programme chaque semaine par e-mail. Le résultat ne se fait pas attendre : 6000 visiteurs par mois et au fil du temps, ce nombre augmente régulièrement.
En 2012, Christophe, l’un des responsables, décide d’une refonte complète du site en y apportant une nouvelle présentation plus claire, plus épurée, plus moderne. Cela plaît et la fréquentation explose rapidement à 13.000 et atteint même 17.000 visiteurs certains mois de haute fréquentation de cinéma.
L’arrivée de Facebook permet aussi d’améliorer l’image du cinéma. Mais tout cela nécessite chaque semaine des heures de travail pour mettre le site à jour.
2009 : Le Versailles fait son « petit »
C’est bien connu: “Qui n’avance pas, recule” ! Telle est l’une des devises des responsables de l’a.s.b.l.
C’est pourquoi ils ont lancé le projet d’une deuxième salle, plus petite, mais tout aussi confortable.
Les raisons:
1. L’infrastructure le permet. Le local est disponible, il suffit de l’aménager.
2. Une deuxième salle permet “d’aérer” la programmation et donner la possibilité au spectateur de trouver plus facilement une séance qui convient à son emploi du temps. Elle permet aussi d’obtenir plus facilement certaines sorties nationales.
3. Une salle plus petite qui convient mieux à des conférences, des exposés…
Coût des travaux : +/- 95.000 €
2012 : L’avènement du numérique.
Ce ne fut pas un choix mais une obligation. Les distributeurs ne fabriquant plus des films en pellicule 35 mm, les salles ont dû s’équiper d’appareils de projection numérique très coûteux.
Prix de l’ installation pour les deux cabines : +/- 130.000 € .
II PROGRAMMATION
Notre programmation très variée vise tous les publics et est axée sur les pôles suivants :
1. Films enfants et familles.
2. Films pour jeunes et adultes.
3. Films pour cinéphiles.
Chaque semaine les cinéphiles peuvent trouver dans la programmation l’un ou l’autre film présenté en version originale sous-titrée.
4. Le cinéclub du lundi soir (appelé le Coup de Cœur)
D’octobre à fin mai, le cinéma propose un film de qualité au prix de 4,00€ et présenté bien sûr en version originale sous-titrée. Des films de toutes nationalités.
5. Films scolaires.
Films permettant une exploitation pédagogique et une réflexion sur les problèmes du monde.
III FREQUENTATION
Quelques chiffres:
1991 : Après la crise du cinéma qui dévasta le paysage du cinéma belge, le Ciné Versailles était lui-même en difficulté. Environ 120 personnes par semaine fréquentaient encore sa salle, cela faisait environ 5000 spectateurs l’année. Trop peu pour permettre une quelconque survie. Il fallait réagir.
1995 : Quelques années d’efforts pour relancer le cinéma permirent d’ atteindre un chiffre un peu meilleur à savoir 180 spectateurs la semaine soit un peu plus de 8000 personnes l’année. Cela restait insuffisant.
1997 : Après d’importantes transformations et une autre façon de programmer, les gens répondent enfin à l’ attente : 22.000 spectateurs l’année.
2011 : Année record depuis plusieurs décennies : plus de 29.000 spectateurs, soit une moyenne de 640 spectateurs par semaine d’ouverture.
IV NOTRE DEVISE
Chaque spectateur est considéré et accueilli comme une personne humaine à part entière et mérite de voir son film dans les meilleures conditions possibles de confort et de propreté.
Conclusion :
Nous pouvons affirmer que le cinéma de proximité, pour autant qu’il réponde aux attentes des spectateurs, a encore de beaux jours devant lui.
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